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15 octobre 2022 6 15 /10 /octobre /2022 18:13

Fondée en 1891 à Pasadena en Californie du Sud, Caltech est une micro université dans un monde de géants : elle n'a que 2400 étudiants avec un ratio 45/55 femmes/hommes,300 professeurs et 600 chercheurs.

Des géants comme Harvard avec 36 000 étudiants, Cambridge et Oxford tous deux avec 25 000 étudiants ou encore la vedette française : Paris Saclay, 48 000 étudiants
Et pourtant Caltech se classe depuis longtemps parmi les 10 meilleures universités au Monde.

Caltech est organisée en 6 facultés : biologie & ingénierie biologique, chimie & ingénierie chimique, ingénierie et science appliquée, géologie et sciences de l'espace, humanités et sciences sociales, physique, mathématiques et astronomie. Elle administre et développe 3 grands laboratoires 

La mission du Caltech est d’élargir les connaissances humaines et de bénéficier à la société par la recherche intégrée à l’éducation. Nous étudions les problèmes fondamentaux les plus difficiles en science et technologie dans une atmosphère particulièrement collégiale et interdisciplinaire, tout en éduquant des étudiants exceptionnels à devenir des membres créatifs de la société
 

 

 

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27 novembre 2021 6 27 /11 /novembre /2021 15:23

Le 17 novembre 2021, l'étape de la Participation du Public par Voie Electronique (PPVE) au projet de la Maire de Paris d’aménagement du site Tour Eiffel a été close.

Ce site de renommée mondiale est classé avec les rives de la Seine au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pourtant aucune consultation de l'UNESCO n'a été effectuée. L'axe Trocadéro - Tour Eiffel - École Militaire du projet croise la Seine et ses rives ; ces dernières ne sont pas prises en compte dans le projet. Quel sera l'impact des transformations prévues sur l'état des rives, leur accessibilité et leur caractère actuel ? De même, il est prévu un déplacement sans plus de précision, de la statue du Maréchal Foch qui est cependant un marqueur important de la perspective historique du Palais de Chaillot et de la place du Trocadero. 

Si par malheur, l'UNESCO décidait d'annuler le classement de l'ensemble parisien, cela aurait des conséquences négatives sur sa réputation et son attractivité, donc sur la fréquentation touristique et sur le plan économique.

 

Un coût prohibitif financé par la dette de la Ville

Le coût de l'ensemble des travaux est estimé à 107 millions €. La dette actuelle de la Ville approche les 8 milliards €, un doublement en 6 ans. Cette dépense serait parait-il, financée par les fonds propres de la Ville. Mais la Ville de Paris s'endette chaque année toujours plus avec des budgets qui manquent de sincérité car la population parisienne est en baisse entrainant un déficit des ressources financières. En fait, cette dépense sera très probablement financée par l'emprunt qui devra être remboursé par les générations futures après le départ de la municipalité actuelle. La gestion de Paris ne devrait-elle pas être mise sous tutelle comme celle de toutes les municipalités en quasi banqueroute ?

 

Un impact non étudié sur la qualité de vie de la population et la vie économique de la zone

Aucune étude n'a été faite ni sur les nuisances liées aux reports de trafic notamment routiers, ni sur les les nuisances supportées par la population qui habite ou travaille dans la zone du projet. L'accent va être mis sur le développement de la circulation cyclable qui en fait ne concerne qu'une partie de la population, soit moins de 50%, les autres étant soit trop agés ou trop jeunes, ou handicapés ou encore se déplaçant sur de grandes distances pour leur travail ou leur achats ou loisirs. En parallèle, aucune amélioration du réseau de transport en commun n'est prévue alors qu'une augmentation du flux touristique est programmée.

Aucune étude n'a été faite sur la justification économique de ces travaux et réalisations et leur impact sur l'économie, sur l'attraction de la zone pour les affaires et la vie de la population qui y habite. L'étude d'impact fournie qui ne porte que sur l'environnement n'est pas suffisante.

 

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31 août 2021 2 31 /08 /août /2021 13:42

Comme chacun sait, la taxe d'habitation va complètement disparaître cette année. Sauf pour les résidences secondaires. L'État a ainsi réduit les capacités de financement et de gestion des communes : bien sûr, l'absence de taxe d'habitation va être compensée par un versement supposé équivalent de Bercy vers les communes. Mais les vieux routiers des collectivités locales savent bien que ces versements ont tendance à se réduire année après année.

 

Ainsi cette mesure qu'on peut considérer comme démagogique puisqu'elle soulage les ménages d'un impôt direct, aura surtout comme effet de réduire l'indépendance des communes et leur capacité de gérer leurs investissements et leurs services. Il s'agit clairement d'une mesure où l'Etat centralise encore plus.

 

Heureusement 1130 communes (sur un total de 33 000 – autant que l'ensemble de tous les autres pays d'Europe) qui sont considérées comme zones de tension immobilière, peuvent recourir à une majoration de la taxe d'habitation pour les résidences dites intermittentes (c'est-à-dire secondaires pour le commun des mortels). Cette majoration de 60% maximum fixée par la loi a fait place à une majoration de 20%. Initialement la majoration de 20% était supposée inciter les propriétaires de ces résidences soit à les louer soit à les vendre. Selon la coutume, aucune étude d'impact n'a été faite et les financiers des collectivités et de l'Etat, ont été surpris de découvrir que le retour de cette mesure a été de 0,01%. 

 

La loi va maintenant durcir la situation avec une majoration de 60%. Ce qui dans une grande ville comme Lyon va conduire à une surcoût de 210 € en moyenne pour les propriétaires concernés. De l'aveu même de l'adjointe lyonnaise aux finances citée par Les Echos, si cette mesure n'a pas d'effet sur la libération de nouveaux logements, cela rapportera au moins 3 millions d'€ aux finances de Lyon. En effet, elle sait sans doute pertinemment que 210€ de plus par an n'aura aucune incidence sur la libération de nouveaux appartements.

 

La boucle est ainsi bouclée : cette majoration démagogique sous le contrôle de certaines municipalités (1130 sur 33000) va leur permettre d'améliorer leurs finances sans pour autant réduire la tension immobilière. Contrairement à ce qu'annoncent les maires qui majorent la taxe d'habitation des résidences intermittentes, cela ne va pas améliorer la situation du logement dans leur ville.    

 

En fait, on peut s'interroger sur la réalité du manque de logement dans les grandes villes évoqué par de nombreux acteurs. Cette question ne traite-t'elle qu'un facteur parmi d'autres qui interagissent tous dans la vie des grandes villes ? Ces autres facteurs comprennent notamment l'emplacement des entreprises, des bureaux et des usines – les sites d'emploi, les zones et centres commerciaux – les sites d'achat, les secteurs de loisir et d'événements culturels et enfin ce qui relie tous ces facteurs c'est-à dire les transports en commun et la facilité de circulation des transports individuels. Un seul concept devrait les regrouper tous : l'urbanisme.

 

 

 

 

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30 mai 2019 4 30 /05 /mai /2019 21:34

Trois jours de visite à Copenhague il y a quelque temps m’ont convaincu que cette métropole est un paradis pour les cyclistes. L’aménagement des rues, des avenues et des croisements parait optimisé pour les cyclistes. Les trottoirs sont devenus étroits pour les piétons et ceux-ci doivent faire attention à ne pas empiéter sur les pistes cyclables.

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 43% des trajets domicile-travail et domicile-école sont faits en vélo, 25% en voiture, 25% en transports en commun et seulement 6% à pied. L’objectif pour 2025 est de faire progresser les déplacements en vélo jusqu’à 50%. La ville ambitionne de devenir la meilleure cité pour les déplacements en vélo.

 


Il est certain que des conditions favorables étaient présentes quand la ville a décidé dans les années 60 de mettre tout en oeuvre pour faciliter l’usage des vélos : la plupart des rues sont nettement plus larges que ce que nous connaissons en France et la Copenhague est en grande partie plate avec seulement quelques zones modérément élevées. Une voirie large a permis d’aménager une grande majorité des rues avec la partie centrale pour la circulation des véhicules, et de chaque côté: un emplacement pour garer les véhicules, une piste cyclable large souvent d’environ 1,50 m et enfin le trottoir sans différence de niveau avec la piste.

Les croisements de rues sont soignés avec le parcours des vélos représenté par des bandes bleues

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9 avril 2019 2 09 /04 /avril /2019 21:46

Alors qu'un grand débat a été mené sur le plan national où tous pouvaient contribuer, un autre débat a cours avec les partenaires sociaux sous la houlette d'un haut-commissaire. Et pourtant ce débat concerne tout le monde et on peut s'interroger sur la légitimité de ces partenaires sur cette question : il s'agit de réformer une fois de plus notre système de retraite en perdition.

 

Ce système a été institué en 1945 alors qu'à l'époque, les personnes en activité qui arrivaient en fin de carrière n'avaient pas de retraite. La solution trouvée est bien simple : ce sont les cotisations réglées par les personnes en activité qui allaient financer les retraites des personnes âgées. A ce moment là, le rapport entre le nombre de personnes en activité et le nombre de personnes retraitées était de l'ordre de 5/1. La durée de vie moyenne ne dépassait pas 62 ans, on partait à la retraite à 65 ans et on commençait à travailler tôt, souvent avant 20 ans, une petite proportion de jeunes poursuivant des études supérieures. Donc les cotisations étaient peu élevées et la retraite d'un niveau apprécié.

 

Depuis la création de ce système il y a plus de 70 ans, la situation a complètement changé et un effet de ciseau continu a mis le système en perdition ; de plus, en 1981, une décision politique a été prise à contresens de l'évolution démographique et qui s'avère catastrophique pour la survie du système : l'âge de départ à la retraite a été porté à 60 ans, augmentant d'un coup le montant des retraites à verser et diminuant le montant global des cotisations perçues. C'est un effet de ciseau brutal qui s'est ajouté à l'évolution continue de la démographie et de la baisse de la durée de la vie active.

Année après année, la durée de vie moyenne augmente, augmentant le nombre de personnes touchant une retraite et le montant global à verser ; ainsi en 2018, l'espérance de vie moyenne à la naissance est de plus de 82 ans et l'espérance de vie à 65 ans est de plus de 86 ans ! En parallèle, les jeunes poursuivent de plus en plus tard des études supérieures, retardant le moment où ils commencent à travailler et donc à cotiser, ce qui amoindrit la population active.

 

Pour la plupart des pays avancés comme le nôtre, en vue de maintenir un régime de retraite viable et compatible avec la durée de plus en plus longue de la vie après le départ à la retraite, la solution évidente est de reporter au plus vite l'âge de départ à la retraite à 65 ans et par la suite à 67 ans ou même 70 ans. Ceci a en particulier, l'avantage d'avoir un effet structurant immédiat. Cette décision devrait être couplée avec des mesures renforcées pour les personnes ayant eu un métier pénible et/ou une carrière très longue, leur permettant un départ largement prématuré. La peur des politiques de mettre en place une telle mesure est proprement scandaleuse ; elle confirme une absence de courage, de vision et une propension à reporter à plus tard les décisions difficiles.

Cette mesure permettrait de maintenir l'indexation de toutes les retraites au moins sur l'inflation et peut-être même sur l'augmentation moyenne des salaires, sans augmenter les cotisations. La politique actuelle de bloquer les retraites et d'augmenter les cotisations si nécessaire, est récessive – dans le sens où elle diminue la richesse de tout le monde. En fait, elle contribue à la situation de croissance faible à laquelle nous sommes confrontés depuis plusieurs années.

 

Un autre mesure dont l'effet se ferait sentir plus lentement, est de mettre en place de véritables fonds de pension qui prendraient le relais des retraites par répartition lesquelles sont d'un rendement global faible. On constate d'ailleurs que le rendement actuel des retraites par répartition est négatif, puisqu'un montant de cotisation donné conduit à une retraite dont le montant diminue, une fois l'inflation prise en compte. Les fonds déposés pour les retraites par capitalisation bénéficient en fait de la croissance globale de l'économie qui depuis le début de la révolution industrielle, a été plus rapide que l'inflation et donc plus rapide que le potentiel des retraites par répartition. Vous noterez que dans de nombreux pays, les retraites par capitalisation via des fonds de pension ou autres, obtiennent des résultats bien meilleurs que notre système ; la différence est absolument effarante selon la proportion de capitalisation par rapport à la répartition : ainsi les taux de cotisation à la retraite (employé plus employeur) en pourcentage du salaire mensuel moyen sont en Nouvelle-Zélande, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France, respectivement 6 %, 12 %, 18 % et 27 %, avec 100% de capitalisation en Nouvelle Zélande et 100% de répartition en France, et un système mixte aux Pays-Bas et en Allemagne. En parallèle, la durée de vie active est de 40 ans en Nouvelle Zélande et 35 ans en France. Au bout, le montant des retraites est similaire dans les deux pays. Et les dépenses de retraite représentent 6 % du PIB en Nouvelle-Zélande et 13 % en France soit une différence de 160 milliards d'euros pour la France (*).

 

Qui a raison ? Que pourrions-nous faire de ces 160 milliards au lieu de les engloutir chaque année dans ce merveilleux système par répartition, modèle dont parait-il nous sommes si fiers mais que personne n'imite ?

 

(*) estimations de Xavier Fontanet, ancien PDG d'Essilor

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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 21:13

L’utilisation d’inventaires de cycle de vie issus de différentes sources de données (Base Impacts, Ecoinvent et jeux de données d’inventaires comme SRP et Recylum-Eco-systèmes-ADEME qui n’étaient pas encore intégrés à la Base Impacts au moment de l’étude) peut conduire à des biais méthodologiques : règles de modélisation différentes (comme le type d’allocation à préférer) et données d’arrière-plan différentes. 

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31 juillet 2018 2 31 /07 /juillet /2018 20:15

Un mois après l'entrée en vigueur du RGPD européen, le Congrès californien a voté à l'unanimité le "California Consumer Privacy Act" immédiatement signé par le gouverneur Jerry Brown. Cette loi deviendra effective le 1er janvier 2020. En fait le congrès était sous la pression d'une résolution plus contraignante qui avait déjà reçue plus de 600 000 signatures et qui risquait d'être soumis au vote des électeurs lors des élections de novembre prochain.

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30 juin 2018 6 30 /06 /juin /2018 20:57

Depuis des mois que les robots, l'intelligence artificielle, les véhicules autonomes, la transition numérique font la une des media, ces derniers ne font que répéter que des milliers d'emplois sont menacés par les changements apportés par ces évolutions techniques.

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29 décembre 2017 5 29 /12 /décembre /2017 22:01

Un récent article de Roger-Pol Droit, philosophe et chroniqueur au Monde des livres, aux Échos, au Point, à Clés, intitulé "Tu as vu ? l'École s'effondre..." sonne l'alarme : les résultats des jeunes Français de CM1 sont en baisse au dernier classement PIRLS (Progress in International Reading Literacy Study) publié le 5 décembre 2017 par l'IEA. Créé en 2001, ce classement évalue tous les 5 ans les compétences en lecture et en compréhension de textes des jeunes de 50 pays.

 

Depuis 2001, le déclin des jeunes Français est régulier ; alors que la plupart des pays présentent des résultats stables ou en amélioration, le score français est en baisse continue depuis 2001 : 525 en 2001, 522 en 2006, 520 en 2011 et 511 en 2016 et la chute s'accélère. En parallèle, ceux qui ont obtenu les meilleurs résultats, la Russie et Singapour ont progressé le premier de 528 à 581 et le second de 528 à 576, entre 2001 et 2016. Sauf exception (notamment la Belgique), les pays d'Europe et d'Amérique du Nord obtiennent des scores réguliers dans la fourchette 537-555, toujours supérieurs à la France, la Finlande se distinguant par des scores supérieurs à 560.

 

Un grand soin parait avoir été apporté à cette étude : pour chaque pays, les échantillons représentatifs ont été d'environ 4 000 élèves de 150 à 200 écoles. Au total, 319 000 élèves, 310 000 parents et 16 000 enseignants ont participé. Au delà de produire la meilleure information possible pour améliorer l'enseignement et l'apprentissage de la lecture, l'objectif de PIRLS est d'aider les jeunes élèves à devenir des lecteurs accomplis.

 

L'IEA ?

 

L'IEA (International Association for the Evaluation of Educational Achievement (*)) est une association de droit belge, dans laquelle coopèrent des instituts de recherche, des ministères de l'éducation, des enseignants et des analystes de plus de 60 pays dont les pays d'Europe, la Russie, les Etats-Unis, le Canada, la Chine, le Japon, Singapour, l'Arabie Saoudite, les pays du Golfe, etc. L'objet de l'IEA est l'étude, la compréhension et l'amélioration de l'éducation dans le monde entier. Depuis 1958, l'IEA conduit à travers le monde, des études comparatives des systèmes scolaires et de la maîtrise des élèves dans les domaines des maths, de sciences, de la lecture, de l'éducation civique, de l'informatique.
Son siège est à Amsterdam et son centre de recherche d'une centaine de spécialistes à Hambourg.

Chaque membre institutionnel est responsable a) du financement des études dans son pays et de la contribution du pays à l'activité de l'IEA et b) de la diffusion des résultats des études auprès des politiques, des chercheurs et des éducateurs.

Le membre pour la France est le ministère de l'éducation nationale. Je remarque que, par exemple, le membre finlandais est le Finnish Institute for Educational Research à l'Université de Jyväskylä et le membre allemand, l'Institut allemand de recherche internationale en éducation.

 

J'observe qu'il n'y aucun Français parmi les experts de l'IEA, les membres du comité permanent, du groupe technique opérationnel et du comité des publications, pas plus que parmi les membres honoraires. Il semble que le ministère considère les enquêtes PISA dont on parle ci-dessous, comme étant une meilleure référence.

Les études de l'IEA visent à évaluer l’acquisition de connaissances fixées par les programmes scolaires, alors que les enquêtes PISA évaluent les compétences ou aptitudes jugées nécessaires pour mener une vie d’adulte autonome. On peut donc considérer que les enquêtes PISA seront plus affectées par l'environnement social des élèves que les études de l'IEA d'où des différences importantes selon l'origine des élèves ...

 

Et les résultats de TIMMS ?

 

En novembre 2016, ont été publiés les résultats d'une autre étude de l'IEA : TIMMS (Trends in Mathematics and Science Study), qui évalue les performances des élèves de 8ème (9-10 ans, "grade 4"), de 4ème (13-14 ans, "grade 8") et de terminale (Advanced) en mathématiques et en sciences, tous les 4 ans depuis 1995.

Il est plus difficile de comparer les résultats entre pays qu'avec PILS, car la participation varie d'une étude à l'autre ; ainsi en 2015, la France a participé à TIMSS grade 4 avec 48 autres pays et à TIMSS Advanced avec 9 autres pays seulement.

Pour TIMSS grade 4, la variabilité des scores est très supérieure à celle observée avec PILS : de 353 (Koweit) à 618 (Singapour). Avec 488, la France est la lanterne rouge des pays européens qui ont en moyenne un score de 526, le score moyen global de TIMMS étant de 500. Les 5 pays d'Asie orientale du classement (Singapour, Hong Kong, Corée du Sud, Taïwan, Japon) se détachent des autres pays par plus de 20 points !

L'an dernier, lors de la publication des résultats, les politiques français se sont rejetés les uns sur les autres la médiocrité de ces résultats, notamment sur ces fameux programmes que l'on refait périodiquement, désorganisant le système.

En fait TIMSS a clairement identifié un problème majeur de l'enseignement des maths à l'École primaire : c'est la façon d'enseigner les maths qui est en cause ; les enseignants français avouent être beaucoup moins à l'aise en maths ou sciences que leurs collègues européens et ceci particulièrement en ce qui concerne la compréhension ou l‘aide à apporter aux élèves.

Ne faudrait-il pas regarder du côté de la formation des maîtres ?

 

Et bonne chance à Cédric Villani et à Charles Torossian, inspecteur général de l'éducation nationale, à qui le ministre Jean-Michel Blanquer a confié le 19 octobre 2017, une mission pour améliorer l'enseignement des maths !

 

Et PISA ?

 

PISA (Programme for International Student Assessment (**)) est une enquête internationale organisée par l'OCDE depuis 2000, tous les 3 ans et dont le but est d'évaluer les systèmes scolaires dans le monde entier en faisant passer des tests de compétences et de connaissances aux élèves de 15 ans. Comme pour la plupart des membres de l'IEA, ce sont les ministères de l'éducation qui prennent en charge les enquêtes de leur pays et contribuent au financement de l'organisation internationale de PISA.

En 2015, le dernier test a été passé par 540 000 élèves de 72 pays (dont 6 000 Français), dans les domaines de la science, des maths, de la lecture, de la capacité à traiter des problèmes en groupe et des connaissances financières.

En maths, les résultats des élèves français sont en baisse depuis le début des enquêtes : 511 en 2000, 495 en 2012, 493 en 2015.

PISA met particulièrement en avant que le système scolaire français est le plus inégalitaire de l'OCDE : ainsi en sciences, 118 points séparent le résultat de l’enfant de milieu favorisé (558) de celui d’origine très modeste (441) dans PISA 2015.

 

PISA, PILS et TIMMS : des résultats similaires

 

Bien que comme on l'a noté plus haut, les enquêtes PISA, PILS et TIMMS ne visent pas à évaluer les mêmes éléments (d'un côté les compétences ou aptitudes jugées nécessaires pour mener une vie d’adulte autonomes, de l'autre les acquis scolaires) elles sont complémentaires en ce qu'elles s'adressent à des élèves d'âges différents (respectivement 15, 10 et 10-14-18 ans), pour l'essentiel dans les mêmes domaines : science, maths et lecture. Le fait que ces études donnent des résultats similaires pour la France ne fait que confirmer la situation médiocre de l'École française.

 

Que faire ?

 

Longtemps les résultats de ces enquêtes n'ont pas vraiment été traités en France. Depuis 5 ans, les media s'en sont emparés, obligeant les politiques à réagir. En parallèle, leur sérieux n'est plus contesté.

 

Il semble que notre nouveau ministre de l'Education Nationale soit conscient de la situation et de l'urgence d'un redressement.

Plusieurs étapes paraissent avoir déjà été franchies comme l'abandon de la méthode globale d'apprentissage de la lecture et le retour à la méthode syllabique ...

La mission de Cédric Villani sur l'apprentissage des maths devrait déboucher sur un plan d'amélioration de la formation des maîtres pour enseigner les maths à l'École primaire.

 

Dans de nombreux pays, il apparait qu'on sait maintenir ou améliorer la qualité globale de l'enseignement, tout en permettant aux élèves en difficulté de progresser. C'était l'objectif du ministre Jean-Pierre Chevènement quand il a fixé l'ambition de porter 80% de chaque classe d'âge au niveau du bac. Cet objectif a été complètement manqué : le niveau du bac a baissé progressivement à un point que ce diplôme n'a plus guère de rapport avec ce qu'il était dans les années 80. Cette constatation ressort notamment de l'étude récente "Crise de l'École française" de l'Institut Diderot.

C'est certainement le facteur structurel qui doit être corrigé avec le plus d'énergie.

 

(*) Association internationale pour l'évaluation des performances scolaires

(**) Programme d'évaluation internationale des élèves

 

 

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31 juillet 2017 1 31 /07 /juillet /2017 21:13

Notre « modèle » d’enseignement supérieur et de recherche est-il le bon ? Ne faudrait-il pas envisager des évolutions ...

 

Un exemple à suivre ?

 

Une université américaine que je connais bien puisque j’en suis diplômé : Northwestern, présente des caractéristiques et des résultats qui montrent une voie à suivre.

 

C’est une université de taille moyenne avec 21 000 étudiants et 3344 enseignants, située à Evanston sur les bords du Lac Michigan, à la lisière de Chicago ; en plein Midwest, au sein de l’Amérique profonde, loin de la Silicon Valley et des universités élitistes de la côte est. Elle a été fondée en 1851. Université privée, elle est financée par les « tuitions » (frais d'inscription) des étudiants eux-mêmes et par les dons des diplômés, de ses partenaires et mécènes. Elle ne dépend pas de l'argent public.

Elle a lancé un nouveau plan stratégique et une campagne de levée de fonds en 2011. L’objectif de levée de fonds de 3,75 milliards $ est déjà atteint à 85 %.

 

Les résultats sont là : en 2017, elle est classée 22ème à Shanghaï et 20ème en ingénierie, soit devant toutes les universités françaises.

 

Un autre exemple : l'université du Wisconsin (UW)

 

Non loin de Chicago, à Madison, capitale de l'Etat du Wisconsin, l'université du Wisconsin est aussi un cas remarquable. Il s'agit d'une université publique, largement financée par l'Etat du Wisconsin mais aussi par des dons comme Northwestern, avec un budget annuel de près de 3 milliards $ dont 1,12 milliards en recherche et développement. La différence notable avec Northwestern est le montant relativement faible des tuitions payés par les étudiants de niveau licence (undergraduates) vivant dans le Wisconsin : $10 500 par an ($32 730 pour les non résidents). Avec 43 500 étudiants et 21 750 enseignants, chercheurs et autres personnels, elle est d'une taille sensiblement plus importante que Northwestern, avec un engagement dans la recherche notable, parmi les 5 premières universités américaines. Elle n'est pas loin dans le classement de Shanghaï, à la 28ème place.

 

Ces deux universités devancent la première université française du classement : UPMC – Pierre et Marie Curie (Paris 6), qui n'est pas trop loin à la 40ème place. Avec 35 600 étudiants et 10 895 enseignants, chercheurs et autres personnels, UPMC est de taille similaire. Elle obtient des résultats remarquables dans de nombreux domaines, ainsi dans le classement thématique 2017 de Shanghaï, elle est 3ème mondiale en mathématiques derrière Princeton et New York University, et 42ème en ingénierie mécanique, devant tous les autres acteurs français notamment le deuxième : Centrale Supélec (52ème).

 

Là où cela fait mal, c'est la différence entre les budgets :

celui d'UPMC est de 507 million € (fonctionnement + investissement en 2015, dernier rapport d'activité publié) comparé aux 3 milliards $ de l'université du Wisconsin soit 14 240 € par étudiant pour UPMC contre $68 965 (81 351 €) pour l'Université du Wisconsin ! Manifestement la différence de moyens entre les deux institutions est tellement énorme qu'on peut considérer qu'elles ne jouent pas dans la même cour.

Et l'origine de la différence se situe surtout dans le financement privé par des dons.

 

Alors qu'on débat chez nous pour savoir si l'ANR - Agence Nationale de la Recherche, va voir son budget augmenté de 10 ou 20% pour mieux financer la recherche des laboratoires universitaires, qu'on multiplie les instituts Carnot pour favoriser les contrats avec les entreprises, c'est de l'impérieuse nécessité d'un changement de culture qu'il s'agit, que les diplômés fiers de leur université se mettent à lui donner régulièrement, dès leur sortie (comme c'est le cas à Oxford par exemple) et que les universitaires s'orientent vers les donateurs au lieu de tirer les sonnettes d'un Etat impécunieux.

 

Mais c'est un sujet qui n'est pratiquement jamais évoqué par les politiques et les media.

 

Seules quelques institutions comme HEC, INSEAD ou Polytechnique lèvent des fonds significatifs qui s'ajoutent d'ailleurs à des budgets ordinaires déjà largement plus élevés que ceux des universités (3 à 4 fois par étudiant), creusant encore plus l'écart de moyens avec elles.

 

 

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