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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 06:40

Il y a parait-il plus de 50 000 entreprises qui seront à vendre dans les dix ans à venir ; parce que leur propriétaires prennent leur retraite et n'ont personne parmi leurs proches pour prendre la relève, là où autrefois, souvent les enfants reprenaient l'activité de leurs parents, de leur père.

Les LBO tant médiatisés concernent les entreprises importantes pour lesquelles les fonds propres nécessaires au rachat des entreprises dépassent de beaucoup les capacités d'un particulier. Ce cas est peut-être important en valeur des transactions mais est très minoritaire en nombre. Des dizaines de milliers de PME, TPE et fonds de commerce font l'objet de LBO chaque année, le repreneur-manager étant majoritaire et souvent seul avec son argent personnel, le complétant avec un emprunt. Ce mode de transmission joue un rôle clef dans la maintenance du tissu de nos entreprises lorsque les dirigeants songent à se retirer.

Le financement LBO est strictement similaire à l'approche du particulier qui achète son logement avec ses économies (fonds propres) plus un emprunt auprès de sa banque.

Plus globalement, on peut considérer qu'en finançant les LBO comme les emprunts immobiliers, les banquiers jouent un rôle majeur dans l'économie.

Les fonds d'investissement ne sont que des auxiliaires qui apportent des fonds propres plus importants dans le cas d'entreprises moyennes ou grandes.

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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 11:15


La question lourdement médiatisée du bonus des traders, qu'elle soit traitée d'une manière ou d'autre, ne résoudra pas le problème de la prise de risques des banques dans les activités de marché et d'investissement. Les bonus très importants versés aux traders ne sont que le reflet du fait que les banques trouvent beaucoup plus rentable de se développer dans les activités de marché que par exemple dans les activités de crédit aux entreprises ou aux particuliers. 

 

Si les activités de marché devenaient peu ou non rentables pour les banques, les rémunérations des traders tomberaient du même coup. 
Nos politiques se trompent donc de cible, leur objectif devrait être de faire en sorte que les banques reviennent essentiellement à leur rôle normal dans l'économie qui est de collecter des fonds pour les prêter et de faciliter ainsi le développement économique.

 

La solution ne serait-elle pas d'adapter le Glass-Steagall Act de 1933 à l'environnement français ? Cette loi américaine imposait l'incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt et de banque d'investissement, séparant ainsi clairement deux métiers bancaires, d'une part les activités de prêts et de dépôts, et d'autre part les opérations sur titres et valeurs mobilières.

 

Sous la pression des républicains et notamment pour permettre la fusion de CityBank et de l'assureur Travelers, l'administration Clinton a abrogé cette loi en 1999. On ne peut s'empêcher de penser que si cette loi n'avait pas été abrogée, la crise financière récente n'aurait peut-être pas eu lieu.

 

Naturellement, on va nous dire que la France doit avoir des groupes bancaires puissants, capables d'opérer dans tous les domaines et de tenir la dragée haute aux banques du monde entier. Plus nos banques seront grosses, mieux cela sera. Et le coq gaulois s'en réjouira.

 

Mais on arrive à la situation du « too big to fail », trop gros pour faire faillite, qui est catastrophique pour les finances publiques et in fine pour le contribuable, sans que l'économie soit bien servie par ses banques.

 

Il conviendrait donc que nos politiques mangent leur chapeau et envisagent sérieusement d'obliger toutes les banques à séparer leurs activités de dépôt/crédit de leurs activités d'investissement.

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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 15:02

Certains peuvent s'interroger pourquoi Henri Proglio va très probablement être le prochain PDG de l'EDF. Ne serait-il pas simplement parce qu'il est franc-maçon et que l'Elysée a fini par abandonner en rase campagne après avoir subi l'assaut de tous les frères bien placés pour enfin accepter qu'il soit nommé ?

 

Cela doit être ce qu'on appelle la gouvernance de l'Etat et des entreprises publiques. Depuis toujours, l'EDF est un bastion franc-maçon. C'est parait-il ce qui a empêché la nomination de Francis Mer sous le gouvernement Raffarin.

 

Comment croire que l'Etat soit capable de conduire une politique industrielle pour la France alors qu'il est incapable d'exercer son pouvoir d'actionnaire dans l'intérêt général de la France dans les entreprises publiques comme semble être le cas de façon récurrente pour la nomination du PDG d'EDF ?

 

Ceci rejoint l'incrédulité exprimée par de nombreux Français quand le Président de la République annonce le projet de grand emprunt pour les investissements de l'avenir, les décisions d'investissement ayant de grandes chances d'être prises sous l'influence de tel ou tel. Déjà le comité chargé de réfléchir sur les grands axes est un comité de rencontre et cela rappelle les comités du plan de l'ancienne URSS qui ont eu la réussite que l'on connait.

 

Les entrepreneurs eux, quand ils investissent pour l'avenir, savent qu'ils prennent un risque, le risque ultime étant la perte de leur entreprise. Ils s'informent, font leurs études de marché, s'entourent d'experts de leur domaine et pèsent leurs décision avec le plus grand soin.

 

Quelle sera la rentabilité des investissements financés par le grand emprunt ? On peut espérer qu'elle sera au moins supérieure aux intérêts de la dette plus les frais de gestion (dont se nourrira la bureaucratie de l'Etat).

 

Pour l'Etat, il n'y a aucune sanction en cas d'échec de ses investissements et de sa politique industrielle (voir le Plan Calcul). Sauf que c'est toute la France qui a perdu.

 

Sur un autre plan, on constate l'influence néfaste du lobby nucléaire et notamment de l'EDF qui a empêché et empêche toujours l'émergence d'industries solides dans le domaine des énergies durables. La France a pris un retard considérable dans tous ces domaines : le solaire, l'éolien, les batteries, etc .... A titre d'exemple, PSA fait appel à Fujitsu pour les batteries de ses voitures hybrides et Renault s'appuie entièrement sur Nissan pour ses voitures électriques. Actuellement la totalité des batteries lithium-ion est produite par les fabricants japonais, coréens, chinois et Johnson Controls (USA), Sanyo, Sony et Samsung étant les leaders. Autre exemple : les opérateurs de parc éolien allemands appuyés sur une base installée domestique importante, investissent largement en France, ne laissant que des miettes aux opérateurs locaux.

 

Enfin récemment, on apprend qu'Areva est obligée de vendre sa division T&D (transport et distribution) pour pouvoir financer son développement dans le nucléaire. Il apparaît que cette vente va affaiblir financièrement le groupe qui grâce à cette division importante, avait la possibilité de lisser les effets cycliques du marché nucléaire constitué de très gros contrats aléatoires. Au lieu de continuer de bénéficier des flux de trésorerie récurrents (cash flows) provenant de T&D, après cette vente, Areva sera plus dépendante des banques pour atténuer les cycles. L'on observe ici que l'Etat est prisonnier de ses contradictions : a) incapacité de faire son devoir d'actionnaire pour financer le développement d'Areva parce qu'il est impécunieux b) refus de faire appel au marché boursier afin d'éviter de diluer sa participation, supposée stratégique. Le résultat : une entreprise leader affaiblie face à des concurrents comme Siemens ou Toshiba qui ont toute liberté de mettre en oeuvre une stratégie agressive de conquête des marchés.

 

Le fameux FSI semble pour l'instant jouer les pompiers au secours des entreprises en déclin afin de les maintenir sous perfusion un peu plus longtemps jusqu'à ce que l'échec soit irréversible et que les fonds publics soient dilapidés.

 

Nous arrivons à l'évidence avérée depuis des années que l'Etat est incapable d'avoir une politique industrielle durable et saine, de prendre des décisions ayant un sens industriel de long terme. Pendant plus de 10 ans, nos politiciens en avaient pris conscience. Des expériences désastreuses comme le plan calcul les en avaient convaincus. Il a fallu l'arrivée de Nicolas Sarkozy sous l'influence de M. Henri Guaino, homme de l'ombre et gaulliste de gauche sans expérience industrielle, pour que cette idée revienne à la surface.

 

Une fois pour toute, il conviendrait que l'Etat se cantonne dans un rôle de facilitateur et de régulateur et abandonne toute idée d'agir en tant qu'investisseur. L'expérience de l'URSS est là pour nous indiquer où un Etat investisseur peut aboutir.

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