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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 20:52

Selon une étude récente de l'OCDE, les économies des Etats-Unis, de l'Allemagne et de la France ont cru en 2012 respectivement de 1,9%, 0,4% et de –0,3%. Les prévisions pour le premier et le deuxième trimestres 2013 sont pour les mêmes, en rythme annualisé  : +3,5 et 2% (Etats-Unis), 2,3 et 2,6% (Allemagne), –0,6% et 0,5% (France) ; il y a clairement une divergence croissante entre la France et ses deux partenaires économiques principaux.

 

Et pourtant, nos gouvernants répètent à l'envi qu'ils mettent tout en oeuvre pour stimuler la croissance et conjurer le chômage et réclament des mesures européennes pour les aider dans leur efforts de stimulation. A voir les perspectives allemandes et celles d'autres pays du « noyau dur » de la zone Euro (Autriche, Finlande, Pays-Bas), ces réclamations ne risquent pas d'être satisfaites, nos amis européens considérant que la croissance est au rendez-vous pour eux et qu'aucun changement de politique n'est nécessaire. Plus que jamais, le dicton « Aide-toi le ciel t'aidera » devrait inspirer nos politiques : c'est à nous de traiter nos problèmes qui sont nombreux, comme les autres les ont traités, alors la croissance appelée de nos voeux sera plus sûrement au rendez-vous.

 

 

Les coûts de main d'oeuvre 

 

Un exemple remarquable est celui des coûts de main d'oeuvre. Le diagramme ci-dessous fait apparaître la grande divergence apparue entre 1999 et 2012 entre les pays du noyau dur, ceux du sud de l'Europe et la France : index 112 en 2012 pour les premiers, 132 pour les seconds et 130 pour la France. L'écart de compétitivité est de 18 points en défaveur de la France par rapport au noyau dur. On voit clairement l'impact des 35h qui a augmenté les coûts en 2 ans autant que 13 ans d'évolution pour le noyau dur.

Couts MO

 

Si le crédit d'impôt compétitivité apporte vraiment un gain de 4%/6% comme on nous le prétend, cela sera cependant loin d'être suffisant pour remonter le handicap de l'économie française face à ses voisines.

 

 

Le levier de l'emploi public

 

Si l'on examine l'évolution récente des Etats-Unis, il semble qu'il existe un élément très puissant conduisant à la croissance et à la réduction du chômage. Et ce qui est remarquable est qu'il est totalement sous le contrôle des gouvernants : il s'agit de l'emploi public.

Point n'est besoin de l'aide des pays voisins, de manipuler les taux de change, de provoquer de l'inflation :     réduire la charge de l'emploi public, c'est un moyen qui paraît efficace si l'on regarde ce que les Etats-Unis ont réussi à accomplir.

Entre 2010 et début 2013, les Américains ont supprimé 1.2 millions d’emplois dans le secteur public, faisant passer le nombre de fonctionnaires de 23 millions à 21.8 millions. En parallèle, 5.2 millions d’emplois ont été créés dans le privé avec une progression de 129 millions d’emplois à plus de 134 millions d’emplois.

On notera que cela a été accompli sous la présidence d'Obama qui n'est pas particulièrement réputé comme un militant du « moins d'Etat » – c'est plutôt le fond de commerce des républicains.

On constate un ratio de un à 5 : 5 emplois privés ont été créés aux Etats-Unis dans le même temps où un emploi public a été supprimé.

A comparer avec la France : 100 000 emplois ont disparu en 2012 (on prévoit 152 000 destructions en 2013) après une stagnation en 2010 ( +32 000 emplois créés) et en 2011 (+ 27 000 emplois), soit une perte de 41 000 emplois entre 2010 et 2012. Dans le même temps, l'emploi public est resté quasiment inchangé, le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux étant compensé par la croissance des emplois dans les collectivités locales. Nous avons 6 à 7 millions de fonctionnaires et employés payés par l'argent public.

Rèvons une minute : supprimons 300 000 emplois publics (soit l'équivalent de ce qui a été supprimé aux Etats-Unis), en admettant la même efficacité, il serait possible de créer 1,5 millions d'emplois privés, soit un solde net de 1,2 millions.

 

 

D'où vient l'effet de levier ?

 

Quelques pistes :

- un emploi privé est nécessairement financé par un besoin ou justifié par la création de valeur qu'il apporte. Si le besoin n'existe plus ou si la création de valeur disparait, l'emploi correspondant est supprimé. Qu'en est-il de l'emploi public ?

- l'emploi public consomme des ressources financées par l'impôt qui est prélevé sur le secteur privé et réduit sa capacité de croissance.

 

 

 

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commentaires

D
Je crois plutôt que la nouvelle croissance aux USA est due à la baisse du coût de l'énergie avec le gaz de schiste, plutôt qu'à une réduction de l'emploi public.
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L
<br /> <br /> La baisse du coût de l'energie a sûrement un impact important sur la nouvelle croissance mais pas seulement. La réduction de l'emploi public conduisant à une baisse des impôts et une réduction du<br /> déficit public, permet de dégager de nouvelles ressources pour la croissance.<br /> <br /> <br /> C'est l'inverse de ce que croient les politiques notamment en France, avec l'absence de succès que l'on constate depuis 30 ans en termes de réduction du chômage et de croissance économique.<br /> <br /> <br /> <br />