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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 23:08

Parrot vient d'annoncer ses résultats 2010 : chiffre d'affaires en hausse de 43% à 241,7 millions € et résultat net de 28 millions € multiplié par 2,9 par rapport à 2009. Les ventes ont dépassé de 10% les ventes de 2007 qui étaient les plus élevées jusqu'à maintenant. Le résultat net de 2007 a lui été surpassé de 40%.

 

Parrot a été créée en 1994 par Henri Seydoux, arrière petit-fils de Marcel Schlumberger (ingénieur de l'Ecole Centrale) – l'un des deux frères fondateurs du groupe Schlumberger. Henri Seydoux, qui continue ainsi la tradition familiale d'entrepreneuriat dans le domaine de l'innovation technologique, a débuté sa carrière comme journaliste à Actuel de 1978 à 1980, puis en tant que commercial au Matin de Paris. Après un passage dans le développement des logiciels système, il crée en 1985 BBS, puis en 1986 BSCA qui réalise des images de synthèse, puis en 1991 Christian Louboutin dans le domaine du luxe. C'est donc après un parcours d'entrepreneur en série assez étonnant, qu'Henri Seydoux crée Parrot.

 

Il apparaît que, pendant environ 5 ans, Parrot a cherché sa voie, en développant des technologies « de rupture » dans le domaine de la reconnaissance vocale, de la réduction du bruit et l'annulation d'écho et en lançant des produits innovants comme des agendas spécialement conçus pour les malvoyants (en 1997 et 1999). Puis à partir de 1999, Parrot s'est engouffrée dans la filière des applications de la technologie sans fil « Bluetooth », précisément les kits mains libres pour téléphones mobiles ; l'application très largement dominante de ces kits vise les conducteurs de véhicules. C'est alors que la croissance de Parrot s'est vraiment accélérée.

 

Le développement international prend de la vitesse en 2004 avec la création de Parrot Inc. aux Etats-Unis, puis en 2005, celle de quatre filiales commerciales en Italie, en Angleterre, en Allemagne et à Hong Kong. Parrot rachète en 2006 son premier distributeur étranger, l'espagnol Inpro Technologia puis en 2007 son distributeur californien Waveblue.

 

Dans le même temps, le chiffre d'affaires progresse très rapidement : 10,6 millions € en 2003, 28,2 millions € en 2004, 81 millions € en 2005, 167 millions € en 2006, 220 millions € en 2007.

La crise du marché automobile en 2008 et 2009 a stoppé cette progression : les ventes ont baissé à 207 millions € en 2008 et 168 millions € en 2009.

Malgré cette baisse, Parrot a poursuivi son effort de R&D qui est passé de 22,8 millions € en 2008 à 23,8 millions € en 2009.

 

Ces dix dernières années, le développement de Parrot a été avant tout fondé sur

- la maîtrise de la technologie Bluetooth, le développement de techniques de reconnaissance vocale, d'annulation d'écho et de réduction de bruit, qui permettent de réaliser une avance technologique remarquable sur les kits mains libres sans fil pour téléphones mobiles ;

- une stratégie de distribution tous azimuts combinant l'établissement de filiales dans les principaux pays et de multiples canaux de distribution : OEM avec les constructeurs automobiles et équipementiers, spécialistes de la distribution et de l'installation automobiles et spécialistes de la téléphonie mobile.

 

Les concurrents sont principalement des sociétés allemandes qui étaient présentes sur le marché avec des kits filaires avant l'arrivée de Parrot. Mais ils n'ont pas su se maintenir au niveau de Parrot sur le plan technologique. L'effet de l'introduction par Parrot de technologies de rupture est absolument impressionant : sa part de marché mondiale dans les kits mains libres est ainsi de 88% et plus de 9 millions de ses kits ont été installés !

 

Lorsqu'on a comme Parrot une position dominante sur son marché, il n'est pas possible de croître plus vite que le marché, qui lui-même est fortement corrélé avec le marché automobile. Depuis plusieurs années, Parrot explore d'autre créneaux en s'efforçant d'exploiter ses points forts – Bluetooth, le traitement des sons, et a ainsi lancé des enceintes acoustiques sans fil, des cadres photos numériques sans fil, un autoradio commandé par reconnaissance vocale, un kit main libres avec radio pour motos et scooters.

 

Et en janvier 2010, Parrot a réalisé une authentique coup médiatique en lançant l'AR.Drone, au CES de Las Vegas. L'AR.Drone est un « quadricoptère » de la taille d'un jouet, sorte d'hélicoptère à 4 hélices entièrement télécommandé via Bluetooth à partir d'un iPhone, un iPad ou un iPodtouch. Sur cette base, des jeux ont été développés par Parrot et commercialisés par l'Applestore ; et une plate-forme « open source » est disponible pour les développeurs de jeux indépendants. Parrot vise clairement le sillage d'Apple et cherche à bénéficier de son « écosystème » pour accentuer son développement.


Comment poursuivre cette croissance à l'allure de gazelle ?


Parrot pourrait chercher à diversifier la plate-forme de télécommande de l'AR.Drone en offrant la compatibilité avec android. Mais ce n'est sans doute pas une priorité, les produits Apple ayant une part de marché déjà solide et une forte croissance. Par contre, on peut imaginer la sortie d'autres drones avec des caractéristiques différentes permettant d'enrichir les possibilités de jeu. Mais est-ce suffisant pour poursuivre une croissance à deux chiffres qui continue de laisser les concurrents sur place ?

 

 

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