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31 octobre 2019 4 31 /10 /octobre /2019 22:32

Depuis plusieurs mois, les économistes, les politiques et les banquiers centraux s'inquiètent : la croissance de l'économie mondiale ralentit, les investissements stagneraient sur l'ensemble de l'année 2019, le commerce international n'augmente plus aussi vite et selon certains, serait déjà en décroissance au deuxième trimestre 2019. En Europe, on se plaint que l'Allemagne ne relance pas son économie plus activement pour entraîner les autres pays de l'UE. De nombreux économistes préconisent une relance budgétaire c'est-à-dire par la dette, ils encouragent donc les Etats à s'endetter ! Pour quoi faire ? On remarque que dans un entretien récent, le secrétaire d'État au Finances allemand, a indiqué qu'une augmentation des dépenses publiques allemandes n'aurait pas d'impact en Allemagne à cause de la situation de plein emploi et un manque de capacité industrielle notamment dans la construction, et que son effet d’entrainement serait faible dans les autres pays de l'UE parce que l'espace économique européen n'est pas suffisamment intégré.

 

Une facteur important que la grande majorité des économistes semblent ignorer est la forte corrélation entre la consommation d'énergie et la production (le PIB).

C'est ainsi qu'il y a quelque temps, l’économiste Gaël Giraud a mis en relation la multiplication des moulins à eau et à vent sur le territoire européen dès la fin du XIIè siècle avec la sortie de la féodalité, la naissance de villes autonomes, l’émergence des marchands, la sortie de la féodalité, et la création des premiers réseaux bancaires.

La révolution industrielle des 18è et 19è siècles a été aussi bien permise que provoquée très largement par la mise en production de mines de charbon et plus tard de puits de pétrole. La disponibilité et la mise en oeuvre de ces sources d'énergie à une échelle toujours plus importante et à un coût unitaire déclinant ont été la clef numéro 1 du progrès économique. Certainement, il a fallu que le faible coût de l'énergie soit accompagné par d'autres facteurs comme les technologies nouvelles, de nouvelles formes de capital productif et des « nouveaux métiers ». Mais l’abondance et le faible coût de l’énergie sont des éléments essentiels de la croissance.

 

Une analyse récente évalue l’effet d’une croissance de 10% de la consommation d’énergie à 6-7 % de croissance du PIB avec probablement un retard de l'ordre de 18 mois ; inversement une baisse de la consommation d’énergie entrainera une baisse du PIB.

Il est possible et probable que nous nous dirigions effectivement vers une baisse de production donc de consommation d’énergie, notamment en raison de l’épuisement des réserves pétrolières et de la fermeture volontaire ou non des mines de charbon et de lignite. Dans ces conditions, il me semble crédible que la production mondiale – le PIB mondial – soit amenée à baisser. La solution serait de découpler la consommation d’énergie du PIB, ce qui reviendrait à augmenter considérablement l’efficacité énergétique de toutes nos activités et de tous nos biens.

 

On voit qu’au lieu de pousser les gouvernements à actionner des leviers traditionnels pour stimuler l’économie, ce qui risque de s’avérer de moins en moins productif à cause de la rareté de l’énergie, les économistes devraient mettre l’accent sur les économies d’énergie et l’amélioration drastique du ratio production / consommation d’énergie. On constate que c'est ce que font de nombreux industriels en ciblant officiellement une réduction de leur production de CO2, ce qui en fait les amènent à diminuer leur consommation d'énergie.

 

Les efforts d’économie d’énergie ont donc un double effet :  réduire la production de gaz à effet de serre et permettre à l'économie de poursuivre son développement avec une dépendance moindre de la consommation d'énergie. On pourrait ainsi imaginer que pour une augmentation du PIB donnée, par exemple de 6-7%, l'augmentation de la consommation d'énergie chute progressivement et se rapproche de zéro.

 

 

 

 

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