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31 janvier 2014 5 31 /01 /janvier /2014 22:42

Une sorte de frénésie semble atteindre les media sur ce thème, de nombreuses jeunes pousses se lancent sur un marché qui pourrait être un nouvel eldorado et des grands groupes comme Schneider Electric ou Toshiba essayent de garder le contact : le marché des objets connectês, appelé aussi l'Internet des objets, serait en plein boom !

On est probablement encore face à un marché en émergence, un marché où les clients sont plutôt des adoptants précoces (« early adopters » en jargon marketing), des clients qui sont prêts à tester les nouveaux objets teintés d'innovations sans nécessairement s'interroger sur la vraie valeur de ces innovations. Ces adoptants précoces sont généralement peu nombreux ; et les entreprises qui ont l'ambition de croître rapidement au-delà de cette frange initiale de clients, se doivent de séduire le coeur de la clientèle cible ; ce coeur de cible sera beaucoup plus exigeant sur la vrai valeur des objets comme sur leur fiabilité et sur la qualité des services associés.

 

Les bases des objets connectés

 

Cependant, depuis une dizaine d'années, il est certain que le phénomène d'adoption des nouveaux objets technologiques par le plus grand nombre, se propage plus vite que par le passé.

Apple a joué un grand rôle en provoquant notamment le décollage du marché des « smartphones » puis celui des tablettes. La facilité d'utilisation de ses produits, l'éco système qu'Apple a créé avec l'App Store en juillet 2008 et avec ses boutiques exclusives, ses techniques de communication faisant appel à de nouveaux moyens comme le buzz sur les réseaux sociaux, le soutien des opérateurs téléphoniques ont entraîné ce décollage. Malgré le prix élevé des produits Apple, la sensation de valeur procurée par la multitude d'applications gratuites ou peu coûteuses, a entraîné l'adoption très rapide de ses smartphones. La plate forme Android de Google a permis à d'autres acteurs de se faire une place, de rendre le marché encore plus légitime et de l'élargir en offrant des smartphones moins chers.

 

C'est principalement sur ces bases favorables que le marché des objets connectés est en train de décoller. Ces objets ont en commun d'avoir une liaison sans fil via Internet ou bluetooth avec un équipement « intelligent », un smartphone, une tablette ou un ordinateur ; l'équipement intelligent sera accompagné d'un logiciel spécifique permettant de collecter les données, de les stocker et de fournir une analyse. Ce logiciel spécifique est téléchargeable sur les App Stores Apple, Android, etc.

Les éléments sont en place : la plate-forme de contrôle et d'analyse – le smartphone, la tablette ou l'ordinateur, est entre les mains des clients potentiels qui sont déjà à l'aise avec son usage ; les plate-formes de distribution des logiciels qui apportent la vrai valeur des objets connectés – les App Store, sont bien rodées et connues tant par les développeurs que par les clients.

 

Les capteurs

 

En parallèle, des progrès fantastiques ont été réalisés avec un élément clef du fonctionnement des objets connectés : les capteurs. Miniaturisés, moins coûteux, moins gourmands en énergie, capables de mesurer de nouveaux paramètres, les capteurs ont d'abord pénétré les automobiles depuis une vingtaine d'années. Le marché automobile est un marché très exigeant en coût et en performance et qui génère de grands volumes de production ; il a en quelque sorte préparé la mise à disposition pour les objets connectés de capteurs adaptés, abordables pour le grand public. De grandes sociétés comme ST Micro se sont positionnées avec succès sur ce créneau.

 

La taille du marché ?

 

Selon une étude du suisse Intechno Consulting, en 2016, le marché civil des capteurs dépasserait les 180 milliards €, se partageant entre les technologies de l'information et de la communication (22,9%), les transports (22,8%), le bâtiment (18,1%) et les machines industrielles (9,7%). Selon d'autres études, le nombre d'objets connectés en 2020 se situerait entre 18 milliards et 212 milliards !

D'après la société d'études GFK, le marché français des objets connectés a été de 300 000 unités en 2013 et de 64 millions € ; en 2014, il passerait à 150 millions € et 400 millions € en 2015.

Ces projections bien sympathiques, sont certainement à prendre avec précaution, surtout quand on a un projet d'entreprise et que l'on prépare une présentation à des investisseurs.

Ce que doivent prendre en compte les jeunes entrepreneurs, c'est le coût relativement faible d'entrée sur ce marché grâce aux plate-formes en place et aux capteurs toujours plus performants à moindre coût. Ce qui est valable pour soi, l'est aussi pour tous les concurrents.

Deux marchés sortent du lot actuellement : la santé mobile et la domotique.

 

Un marché en plein essor : la santé mobile

 

La santé mobile se développe rapidement car elle n'est pas soumise aux contraintes des produits médicaux, comme la nécessaire validation clinique. Cette dernière est très coûteuse et prend du temps ; c'est difficilement compatible avec les ressources limitées des jeunes pousses et le rythme rapide d'innovation et de sortie de nouveaux objets connectés. Tant que l'objet connecté ne sert pas à la prise de décision médicale, et que les données sont traitées pour le client et non pour un professionnel de la santé, il reste du domaine des acteurs non spécialistes du médical.

 

Sur ce marché, on trouve notamment :

Withings : balance, tensiomètre, moniteur de nourrisson, Aura (suivi du sommeil)

Netatmo : mesure de l'exposition aux UV et indication de la crème solaire à utiliser

FitBit, FuelBand (Nike), Smartband (Sony), Lifeband Touch (LG) : bracelets surveillant l'activité physique

Kolibree : bon usage de la brosse à dent

 

En parallèle, on voit apparaître des dispositifs médicaux connectés comme le Diabeo de Sanofi ou la montre connectée de l'Israélien Oxitone. Le Diabeo permet à un diabétique de calculer la dose d'insuline qu'il doit administrer. La montre d'Oxitone mesure en permanence les pulsations cardiaques et le taux d'oxygène dans le sang pour des patients souffrant d'insuffisance respiratoire.

 

Un marché en émergence : la domotique

 

Dans le domaine de la domotique, la cible est principalement l'optimisation de la consommation d'énergie.

Face à des « box » propriétaires proposées par Bouygues, Legrand ou Castorama, apparaissent des objets connectés. Le plus remarquable est Nest Labs qui vient d'être racheté par Google pour 3,2 milliards $. Il s'agit d'un thermostat intelligent qui analyse les habitudes de consommation et en déduit la conduite du chauffage ; il transmet sur smartphone les relevés et alertes. Schneider Electric vient de lancer le Wiser qui propose aussi un thermostat intelligent couplé à une application pour smartphone, tablette ou PC.

La domotique est surement un domaine plus complexe que la santé mobile. Ce marché est en train d'émerger et devrait intéresser des entrepreneurs audacieux et créatifs.

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