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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 12:02

Il y a quelques mois, les Écoles des Mines ont jeté un froid dans le monde français de l'enseignement supérieur en annonçant que les frais de scolarité pour les étudiants français et de l'Union Européenne allaient être multipliés par 2,2 et par 4,5 pour les étrangers à l'Europe, soit respectivement une hausse de 850€ à 1 850 € (1 000 €) et à 3 850 € (3 000 €). Cette hausse devait s'appliquer dès la rentrée 2014. Selon le directeur général de l'Institut Mines Télécom, cette hausse a été rendue nécessaire par la baisse de 20% des crédits de fonctionnement des Écoles. J'observe que le compte n'y est pas car un élève ingénieur coute typiquement 13k€ par an à son École en France : c'est donc une perte de ressources de 2 600 € par élève ingénieur à laquelle les Écoles doivent faire face.

 

Naturellement, certains se sont insurgés contre la "discrimination" entre étrangers et européens. Mais chacun méditera sur les impôts que les résidents français et européens (via le budget européen commun) payent chaque année pour financer un enseignement supérieur jusqu'à présent quasi gratuit alors qu'ailleurs, notamment outre Atlantique, les frais de scolarité sont bien plus élevés, dépassant largement les 20 000 € par an ; les universités d'État aux Etats-Unis font bénéficier leurs résidents de tarifs très inférieurs, autour de 5 000 €, avec certainement le même principe en tête : l'état qui finance la différence, redistribue aux étudiants résidents une partie de l'impôt qu'ils (ou que leurs parents) ont payé.

 

Avec cette évolution, les Écoles des Mines se rapprochent en fait des standards internationaux.

Je suis prêt à parier que cela n'empêchera pas les meilleurs étudiants étrangers de candidater pour intégrer ces Écoles. En effet, la quasi gratuité des études faisaient surement douter plus d'un candidat sur leur qualité.

 

Le financement des « business schools »

 

Les écoles de commerce et de management que nous appellerons « business schools », font face à une situation similaire, à ceci près que leurs frais de scolarité sont déjà autour de 10 - 12 000 € par an. Depuis 20 ans, les frais ont été multipliés par 2,5. Les CCI qui ont longtemps investi dans ces écoles, se réorganisent et voient leurs moyens financiers baisser. Déjà de nombreuses écoles se sont regroupées pour développer des pôles de recherche significatifs et remonter dans les classements. Depuis des années, elles se sont ouvertes à l'international via des échanges d'étudiants et de professeurs, la création de campus dans des pays émergents. Elles ont su se positionner dans les classements.

 

Deux d'entre elles, INSEAD et HEC, sous l'impulsion de leurs diplômés, se sont très tôt souciées d'autres sources de financement que les frais de scolarité et les aides publiques. L’Association des diplômés HEC a ainsi créé la fondation HEC dès 1972, la fondation des INSEAD Alumni a elle été lancée en 1976. L'INSEAD a ainsi constitué un fond de dotation de plus de 160 millions € dont les revenus financent les projets de l'école. Les autres business schools n'ont agi que très récemment ; par exemple, l'EDHEC en 2001, l'ESCP Europe en 2005 et l'ESSEC en 2011 ! Il semble bien que l'avance prise par HEC et INSEAD sera difficiles à rattraper et que leur position en pointe à l'international, largement en tête des autres business schools françaises, est bien solide. INSEAD pointe ainsi au 49ème rang du classement de Shanghaï en économie/business et HEC dans les 150 premières. On peut penser que c'est en grande partie grâce à la dynamique des fondations créées il y a 40 ans ! Il n'est pas non plus anodin de constater que HEC s'est associée à l'IDEX (devenue ComUE) de Paris Saclay tandis que l'INSEAD est liée à Sorbonne Universités. Leur emboitant le pas, l'EM Strasbourg s'est intégrée à l'université, et l'ESCPEurope fait partie de la ComUE HeSam.

 

Par contre, sauf erreur, les autres business schools restent éloignées des regroupements universitaires en cours. En particulier, l'EMLyon reste pour l'instant hors de la ComUE de Lyon-St Etienne. Les écoles associées à des ComUE pourront notamment bénéficier d'un classement de Shanghaï en progression que beaucoup appellent de leurs vœux. Ces rapprochements entre écoles et universités permettent de compléter la palette des disciplines proposées et les rendent plus comparables aux universités du reste du monde. A l'évidence, des synergies vont se développer. Les universités pourront bénéficier des relations établies par les business schools avec les entreprises et leurs diplômés et de leur expérience du développement de ces relations.

 

La concurrence internationale se fait de plus en plus pressante. Une étude récente de l'Institut Montaigne s'est penchée sur cette question. Elle se réjouit du dynamisme des business schools et de l'avance qu'elles ont su prendre mais s'inquiète de leur manque de ressources pour se maintenir, face au développement rapide de l'enseignement supérieur en Chine, en Inde et autres pays émergents.

 

 

L'enseignement supérieur sous pression

 

En fait, c'est tout l'enseignement supérieur français qui se retrouve sous pression : les moyens financiers traditionnels — l'Etat, les CCI, deviennent plus rares et s'avèrent insuffisants pour répondre à la concurrence internationale, à une ouverture toujours plus grande du marché et une évolution rapide des techniques d'enseignement notamment numériques.

La mise en concurrence vient notamment des grandes entreprises qui recrutent des diplômés de l'enseignement supérieur dans un plus grand nombre de pays. L'expatriation par une entreprise devient exceptionnelle et on fait plus confiance aux managers et ingénieurs formés dans les pays où l'entreprise opère. La qualité des formations est mise en comparaison et des classements émergent, prenant de l'importance, comme le classement de l'université Jiao Tong de Shanghaï ou le Times World University Ranking.

Ces classements ne sont pas actuellement, il faut bien l'avouer, favorables à l'enseignement supérieur français. On ne peut guère prétendre que leurs méthodes soient conçus à l'avantage des anglo saxons : les Pays-Bas et la Suisse qui ne sont pas anglophones, obtiennent des résultats équivalents à la France avec des moyens bien inférieurs, comme le montre le tableau ci-dessous.

 

No d'universités et d'établissements dans les 200 premiers

Class. Shanghaï

Class. Times

Etats-Unis

Grande-Bretagne

Allemagne

Pays-Bas

Australie

Canada

France

Suisse

77

20

13

7

7

6

8

7

74

29

12

11

8

8

7

7

 

 

Les relations avec les entreprises et les diplômés

 

Il apparaît bien que deux facteurs fondamentaux sont à l'origine de l'avance prise par de nombreuses universités et écoles notamment aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne : les relations qu'elles ont su maintenir et développer avec leurs diplômés et leurs relations avec les entreprises, qui elles-mêmes viennent souvent par le canal des diplômés. Les entreprises sont une mine essentielle pour l'enseignement supérieur : une source d'évolution, de nouveaux enseignements, d'échanges (stages, projets, praticiens enseignants, chaires, ….) et de plus en plus une source de financement.

La proximité des diplômés avec la gouvernance de leur université ou école est un élément important. Le tableau ci-dessous montre que, pour les universités au sommet du classement de Shanghaï, les conseils d'administration sont composés avec une écrasante majorité de leurs diplômés. Et de plus, ces membres ont versé des sommes importantes pour en faire partie (plusieurs dizaines de milliers de dollars).

 

Comme cela s'est produit pour HEC et l'INSEAD, il semble bien que c'est l'engagement des diplômés depuis de longues années, qui fait le succès et la richesse de ces universités.

 

Rang Shanghai

Université

Nombre

d’Administrateurs

Diplômés

au CA

%

1

2

3

4

5

Harvard

Princeton

Yale

Columbia

Pennsylvanie

30

43

17

23

31

30

38

17

23

28

100%

90%

100%

100%

90%

Extrait de l'étude de l'Institut Montaigne

 

Un autre tableau instructif indique l'origine des financements en France et aux Etats-Unis :

Mode de financement / dons

États-Unis

France

Fondations

Diplômés / anciens élèves

Particuliers non diplômés

Entreprises

Autres (salariés des instituts, etc.)

29%

27%

19%

16%

9%

5%

25%

5%

60%

5%

Extrait de N. Levallois-Midière, M.S. Maradeix, Fundraising : Stratégies pour la recherche et l’enseignement supérieur dans le secteur public et privé, Eyrolles, Editions d’organisation,

 

En fait ce tableau est totalement biaisé par la différence d'ordre de grandeur entre les montants en jeu. Par exemple, l'Ecole Polytechnique a réussi de 2009 à 2012 à rassembler 35 millions € de dons et de promesse de dons, alors que Stanford et Harvard ont toutes deux levé près de 600 millions de $ sur la seule année 2010 ! Elles ne sont pas les seules : les 10 premières universités américaines ont levé en moyenne 400 millions de $ dans la même année, en progression moyenne de 25% depuis 2005 (selon une étude de Bearing Point).

On voit que les entreprises contribuent déjà largement en France au financement et que si l'on s'en tient à l'expérience américaine, une grande partie du potentiel se situe auprès des diplômés.

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14 décembre 2014 7 14 /12 /décembre /2014 17:53

Je me demandais récemment pour quelle raison la France a pris du retard dans le soutien à la filière hydrogène et la mise en place d'un réseau de stations services pour les voitures à hydrogène comme la Toyota Mirai. Il s'avère que cette situation est très certainement le résultat d'un lobbying intense et efficace d'un industriel breton qui a très largement investi dans les batteries au lithium ; il souhaite bien sûr ardemment limiter la concurrence d'une technologie dont le potentiel est très supérieur à celui des voitures électriques.

 

 

Ce lobbying porte préjudice à l'avenir

 

Encore une fois, cela ressemble à une histoire de village gaulois qui lutte contre l'envahisseur et veut maintenir sa différence, alors que le reste du monde a choisi une autre solution.

A terme, avec l'assentiment sous influence des politiques et des media, c'est tout le pays qui en supporte la conséquence.

Un peu comme le TGV ou le Minitel qui ne se vendent (ou se sont vendus) nulle part ailleurs.

Ces projets dont l'avenir est limité à l'hexagone consomment des ressources industrielles et humaines importantes qui pourraient être dirigés vers d'autres projets dont le potentiel et le marché sont réellement mondiaux.

L'arithmétique est simple : la France, c'est 4% du PIB mondial. En simplifiant, un produit qui ne se vend qu'en France, est privé d'un potentiel de ventes 25 fois supérieur ! N'oublions pas qu'un produit créé aux Etats-Unis s'adresse dès son lancement à un marché 6 fois supérieur au marché français.

 

 

Les batteries au lithium métal polymère (LMP®)

 

Depuis 20 ans, le groupe Bolloré déclare avoir investi 1,7 milliards € dans une technologie propriétaire de batterie au lithium métal polymère. Ces batteries seraient supérieures aux batteries au lithium-ion produites par tous les fabricants spécialistes des batteries comme la SAFT et choisies pour équiper tous les véhicules électriques ; seuls les véhicules comme la BlueCar produits par le groupe Bolloré utilisent ces batteries LMP. Elles bénéficient du savoir faire du groupe Bolloré dans les films plastiques pour condensateur. La production se développe sur deux sites à Ergué Gabéric, près de Quimper en Bretagne et à Boucherville au Québec.

Il y a un an, le président de la République a inauguré la 2ème ligne de production d'Ergué Gabéric, avec une capacité de 5 000 par an, l'objectif étant 17 500/an et 15 000/an au Canada en 2019. Et la ville de Paris a apporté sa pierre au soutien du projet de Bolloré en lui accordant le contrat des Autolib (4 000 voitures).

 

 

En quoi les batteries LMP se différencient-elles des lithium-ion ?

 

Les batteries LMP auraient une capacité de stockage supérieure aux lithium-ion, en théorie de 240 Wh/kg contre 100 à 200 Wh/kg. Mais en utilisation réelle, la Bluecar de Bolloré a une capacité de 100 Wh/kg seulement contre 75 Wh/kg pour la Renault Zoe équipée de lithium-ion. Il faut bien avouer que la différence n'est pas très significative et susceptible d'évoluer selon les conditions d'utilisation.

Les experts indiquent que les batteries au lithium-ion sont plus compliquées, que la température de chaque cellule doit être surveillée et qu'il y a des risques d'explosion. Les batteries LMP seraient plus sures, car elles ne contiennent que des solides.

Mais elles ont un inconvénient majeur : elles doivent être maintenues en permanence à 60-80ºC, ce qui conduit à une consommation à l'arrêt pour les chauffer !

On peut comprendre que les autres constructeurs automobiles ne se précipitent pas pour en équiper leurs véhicules électriques. Toyota qui fabrique la Prius depuis 10 ans n'a jamais eu de problème d'explosion avec ses batteries lithium-ion. Celles-ci ont bien plus de 10 ans d'expérience industrielle derrière elles.

 

 

Pourquoi ce lobbying contre l'hydrogène ?

 

Il s'agit pour le groupe Bolloré de rentabiliser au plus vite son investissement de 1,7 milliards €, de produire le maximum de batteries LMP alors que les concurrents ont déjà plus de dix ans de production des lithium-ion derrière eux. On peut prévoir que, dans 10 ans, le coût des voitures à hydrogène aura suffisamment baissé et le réseau de stations services sera suffisamment dense pour que les voitures électriques deviennent obsolètes ou au mieux confinées à des marchés de niche. Selon toute probabilité, les hybrides survivront tant que le coût du carburant restera raisonnable.

 

Un partenariat avec Renault a été annoncé l'an dernier ; mais il s'agit d'une voiture à 3 roues, donc d'un projet de niche.

La division batterie du groupe Bolloré a été mise en Bourse le 20 octobre 2013 sous le nom de Blue Solutions : ce qui permet au groupe de vendre une partie du capital investi, bénéficiant de l'engouement actuel pour les voitures électriques et des espoirs mis en elles.

 

La stratégie de l'Air Liquide et des constructeurs automobiles

 

Depuis des années, l'Air Liquide développe la production et la distribution d'hydrogène ... dans d'autres pays que la France. La chance de la France est que lorsque les voitures à hydrogène s'imposeront comme la solution d'avenir, l'Air Liquide et ses concurrents seront prêts pour mettre en place le réseau de distribution.

Mais qu'en est-il des constructeurs automobiles ?

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29 novembre 2014 6 29 /11 /novembre /2014 23:03

Pour la quatrième année, la division propriété intellectuelle du groupe américain d'information Thomson Reuters publie un classement mondial des 100 premiers organismes les plus innovants. Ce classement comprend des grandes entreprises et des centres de recherche. Depuis la création en 2011 de ce classement, la France se maintient à la 3ème place avec 7 organismes, cette fois-ci derrière les Etats Unis et le Japon et devant la Suisse (5) et l'Allemagne (4) et la Corée du sud (4), le Royaume-Uni étant absent !

Mais le duo de tête domine le classement avec plus des 2/3 des 100 organismes les plus innovants : 35 pour les Etats Unis et 39 pour le Japon, les pays européens n'en ayant que 17.

 

Ce classement est fondé sur l'activité à la fois quantitative et qualitative des organismes en dépôt de brevets :

- le nombre de brevets déposés pour la première fois dans une nouvelle technologie, une nouveau produit pharmaceutique, un nouveau processus, etc.

- le taux de réussite, soit le ratio entre dépôts et brevets validés sur les 5 dernières années

- la diffusion de ces brevets dans les 4 régions : Chine, Europe, Etats Unis, Japon

- leur degré d'influence mesuré par le nombre de citations par d'autres organismes

On notera que pour la première fois une entreprise chinoise apparait : Huawei. Bien que premier déposant mondial de brevets, la Chine est peu présente car plus 90% des brevets chinois ne sont déposés qu'en Chine.

 

Les secteurs les plus innovants sont les semi-conducteurs et composants électroniques (21 sociétés), le matériel informatique (13), l'industrie (8), les télécommunications (7), l'automobile (6) et la pharmacie (4). Les entreprises du Top 100 ont augmenté de 17% en un an leurs dépenses de R&D.

 

La France est en recul par rapport aux années précédentes : 11 en 2011, 13 en 2012, 12 en 2013 et 7 en 2014, EADS, L'Oreal, Michelin, Thalès et Valeo quittant le classement. Et elle maintient son rang grâce à 3 organismes publics : CNRS, CEA et IFP Energies Nouvelles et 4 grandes entreprises : Alcatel-Lucent, Arkema, Safran et Saint-Gobain. Pourtant le montant global des dépenses de R&D se maintient autour de 57 milliards €, soit 2,7% du PIB (2055 milliards € en 2013) et en pourcentage, il est au même niveau qu'aux Etats-Unis.

Les auteurs de l'étude émettent des doutes sur l'efficacité de la recherche en France, notamment en raison du nombre relativement faible de docteurs, et du taux 4 fois plus élevé qu'ailleurs de docteurs sans emploi !

 

Quel lien avec la croissance ?

 

On constate que le Japon premier classé, se traine depuis des années avec une croissance anémique, comparé à la Chine qui vient seulement de faire son entrée dans le classement mais dont l'économie croit de plus de 7% par an depuis des années.

Bien sûr, l'innovation en R&D c'est-à-dire les brevets a un impact sur la sortie de nouveaux produits de nombreuses années plus tard. Encore faut-il que de nombreux obstacles soient franchis, comme l'autorisation de mise sur le marché pour les nouveaux médicaments.

Le vrai facteur influençant la croissance est la capacité plus ou moins grande de transformer l'innovation en R&D en réussite de nouveaux produits sur les marchés mondiaux.

Au lieu de se focaliser sur l'importance des budgets de R&D et leur croissance souhaitée, ne devrions-nous pas orienter nos efforts en France sur l'efficacité de cette transformation ?

 

Dans la même ligne, au lieu de mettre l'accent sur le nombre de créations d'entreprise et leur soutien, ne devrions-nous pas orienter les efforts vers la croissance des PME et autres ETI ?

 

 

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 12:16

Un nouveau media est cours de lancement : brief.me ; sa promesse : expliquer ce qui est compliqué, résumer ce qui est long, analyser ce qui est important.

 

Il vient de lever plus de 5 000 € en crowdfunding sur www.ulule.com. La levée a été lancée le 6 novembre et le 10 novembre, l'objectif de 500 contributeurs était atteint.

 

La proposition auprès des contributeurs est de créer ensemble, avec une équipe de journalistes, développeurs, designers, un média quotidien par courriel pour y voir clair dans l'actualité.

 

Selon le montant versé en contribution, les contreparties s'étagent d'un abonnement d'un mois à brief.me pour 5 € à un ensemble composé d'un abonnement d'un an, une invitation à la soirée de lancement, des remerciements sur le site et dans la newsletter et un "très bon diner" avec les fondateurs pour 1 000 €

 

L'initiateur de ce projet est Laurent Mauriac, un des fondateurs de Rue89 qui a été vendu 7,5 millions €. Il explique selon Les Echos, que "au moment où les où les gens sont submergés par l'info, nous voulons créer un rendez-vous calme et un moment de plaisir, explique-t-il. L'idée est de faire un résumé de l'actualité hiérarchisé et clair mais aussi de relayer des informations surprenantes et des points de vue tranchés."

 

Brief.me est en test jusqu'à décembre, avec la collaboration des premiers contributeurs. Au début cela sera une lettre quotidienne à 18h par courriel, puis plus tard une application pour téléphones portables et tablettes.

 

Avec brief.me, d'autres sites se développent comme l'important.fr ou timetosignoff.fr qui se différencient par l'analyse et la sélectivité de l'information : enfin l'arrivée de ces sites nous amènent à constater que, sur Internet aussi, comme dans la presse écrite, la réflexion et l'opinion prennent leur place au-delà de la répétition en boucle de ce que diffusent les agences de presse. C'est vraiment réconfortant et stimulant.

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22 novembre 2014 6 22 /11 /novembre /2014 22:07

Dix sept ans après le lancement de la Prius, Toyota annonce à nouveau une innovation majeure : la première voiture à hydrogène, la Mirai (futur en japonais) qui va commencer à être livrée au Japon le 15 décembre 2014. Les autres pays suivront à mesure qu'une infrastructure de distribution se met en place. Il n'est prévu qu'une production de 700 voitures en 2015, dont 400 pour le Japon. Il y aura donc probablement un effet de rareté, qui provoquera une forte demande de la part des enthousiastes de cette voiture "verte".

On constate que, comme pour la Prius, Toyota se donne du temps pour industrialiser la Mirai et en tirer de l'expérience pour les futurs modèles, dont le prix sera à la baisse et les performances à la hausse.

En Europe, la Mirai sera lancée au salon de Francfort en septembre 2015, visant le marché allemand – avec un prix de 66 000 € plus la TVA, et les marchés danois et anglais. On observera qu'il y a déjà à Berlin plusieurs stations service d'hydrogène.

La France, vraiment en retard, sera pour plus tard, faute notamment de stations services. Serait-ce causé par un lobby des constructeurs français ?

Aux Etats-Unis, la commercialisation commencera fin 2015 avec un prix de 57 500 $ ou 499 $ par mois en location longue durée. La Californie est particulièrement intéressée par cette nouvelle voiture propre qui ne génère aucun CO2. L'état californien a promis d'engager 200 millions $ en 10 ans, installant 20 stations services par an à partir de 2015. Il favorise des voitures comme la Mirai avec un bonus de 5 000 $ auquel s'ajoute un crédit d'impot de 8 000 $.

 

Cette nouvelle voiture a deux avantages majeurs par rapport aux voitures électriques : 1) son autonomie de 480 km (300 milles), 2) le remplissage en moins de 5 mn​ des 2 réservoirs d'hydrogène en fibre de carbone à 700 bars ; et contrairement aux voitures hybrides, elle n'émet aucun CO2 et ne rejette que de l'eau.

 

L'hydrogène qui lui sert de carburant peut être produit via différentes techniques :

- la plus ancienne, connue depuis plus d'un siècle, est l'électrolyse de l'eau qui nécessite une source d'électricité qui peut bien sûr être renouvelable et intermittente à partir du moment où l'on dispose d'une capacité de stockage de l'hydrogène produit,

- la conversion du méthane CH4 avec de la vapeur haute température, le méthane pouvant provenir du sous-sol mais pas seulement : du traitement des déchets, des dépôts d'ordures, et même du bétail,

- la conversion des matières organiques (biomasse) en gaz,

Depuis longtemps, des entreprises mondiales comme L'Air Liquide, Linde ou Air Products ont construit et opèrent des sites de production d'hydrogène avec pour clients les raffineurs qui l'utilisent pour adapter leur production de dérivés du pétrole en fonction des besoins de leurs clients, notamment le mix entre essence et gazole.

 

La voiture à hydrogène est incontestablement le véhicule du futur idéal, conciliant à la fois le besoin de mobilité sur une large plage de distances, la facilité d'utilisation avec un remplissage rapide et l'absence totale d'émissions polluantes.

 

Comme pour la première Prius, ces avantages ont un prix : un véhicule cher à l'achat et dont l'aménagement et le design sont influencés par les éléments du système de motorisation. Equipé d'un moteur électrique de 154 ch, elle pèse 1800 kg. Mais grâce au couple à bas régime du moteur électrique, elle offrira surement de bonnes accélérations. C'est une 4 places, avec une partie de l'espace pris par le stockage de l'hydrogène.

 

Encore une fois, Toyota qui a investi 20 ans de recherches et 10 années d'essais, pour aboutir à cette première voiture, devance tous ses concurrents. On voit là la grande différence de comportement entre ce constructeur encore dirigé par des membres de la famille fondatrice et nos constructeurs nationaux, à la fois plus ou moins asservis au court termisme des marchés mais surtout soumis aux choix des dirigeants successifs qui ne sont jamais des "car guys", comme les américains les appellent, c'est-à-dire des personnes qui ont l'automobile dans le sang et une capacité de vision long terme, à l'exception de Carlos Goshn qui est venu chez Renault après 18 ans chez Michelin et de Carlos Tavares.

Toyota est capable de poursuivre des stratégies qu'elle maintient avec une grande persistance que la conjoncture soit bonne ou mauvaise. En ce sens, c'est l'opposé du groupe PSA bien que ce dernier puisse être considéré comme un groupe familial. Depuis longtemps, la famille qui contrôle PSA, a été chercher des managers soit financiers soit industriels d'un autre domaine, étrangers à l'automobile, ou pire qui ont fait une grande partie de leur carrière dans les cabinets ministériels, sans jamais promouvoir à la tête du groupe quelqu'un qui aurait grandi à l'intérieur. Récemment, le recrutement opportuniste de Carlos Taveres pourrait sembler une exception mais il vient de Renault, ce qui à mon sens, n'est pas un bon signe. Renault en effet sur le plan de l'innovation, se repose beaucoup sur Nissan et est devenu surtout un concepteur de "boîtes", et un maître en marketing et perd peu à peu son expertise technologique au bénéfice des équipementiers.

 

On peut s'inquiéter du retard que vont prendre les autres constructeurs car ce type de voiture, au contraire des hybrides et des électriques, n'aura à terme que des avantages, lorsque le prix aura baissé et l'aménagement sera moins contraint par la place prise par les équipements liés à l'hydrogène. Maintenant que Toyota a pris la première place mondiale des constructeurs, on peut parier qu'elle sera de plus en plus difficile à rattraper.

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31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 22:18

Wit.ai fondée en octobre 2013 à Palo Alto dans la Silicon Valley, par trois ingénieurs Français, a annoncé récemment, qu'elle avait levé 3 millions $ auprès du fonds d'investissement Andreessen Horowitz et de business angels, soit moins d'un an après sa création.

Cette levée de fonds réussie a été réalisée après le passage de Wit.ai par la session d'hiver 2014 de l'accélérateur de start-ups Y Combinator.

 

VirtuOz, créateur d'agents virtuels intelligents

 

Deux des fondateurs de Wit.ai, Alexandre Lebrun, polytechnicien et Laurent Landowski, Centralien de Lille, n'en sont pas à leur première création : ensemble et avec Callixte Cauchois, ils ont créé VirtuOz en juillet 2002. Alex Lebrun co créa aussi Asiance en 2001, une agence web et de marketing située à Séoul.

 

VirtuOz développe des solutions logicielles appelés agents virtuels intelligents : ce sont des automates qui offrent une assistance aux internautes en répondant à leurs questions, 24h/24 et 7j/7.

Les agents virtuels utilisent des technologies de reconnaissance de mots-clefs et d'analyse des mots et de la forme des phrases utilisés par les internautes dans leurs questions ; ces technologies relèvent de l'intelligence artificielle.

Les applications des agents virtuels se trouvent par exemple dans l'accueil d'un site Internet, le conseil sur un produit, l'aide à la navigation d'un site. Ils permettent d'améliorer la gestion de la relation client en traitant automatiquement les questions les plus simples et en créant du lien avec les internautes.

Parmi les concurrents de VirtuOz, on peut citer : Askom, (clientèle PME), Cantoche, présent depuis 1990, Dialonics-Akio, Inbenta.

 

VirtuOz lève 11,4 millions $ en 2009 et transfère son activité de France à San Francisco ; elle lève à nouveau 7 millions $ en juin 2011 auprès de ses actionnaires historiques Mohr Davidow, Inventures Group et Galileo Partners et est rachetée en janvier 2013 par Nuance qui a développé l'assistant vocal Siri utilisé par Apple dans Voice Over.

 

Le lancement de Wit.ai

 

Nos deux entrepreneurs n'ont donc pas perdu de temps et moins d'un an après, ont lancé Wit.ai avec un troisième larron, Willy Blandin.

Wit.ai développe des API (Application Programming Interface), des interfaces permettant à des informaticiens d'intégrer un contrôle vocal dans toutes sortes de produits : équipements portables, installations de domotique, objets connectés, robots. Ces interfaces peuvent aussi traiter des textos, des messages électroniques, des chats... Avec ces interfaces, l'utilisateur a la possibilité de s'affranchir de la nécessité d'utiliser un smartphone ou une tablette pour piloter son objet et de le commander directement avec la voix.

 

Afin de faciliter le travail des développeurs, Wit.ai a mis en place une plate-forme où plus de 6000 codeurs ont accès à la version gratuite et conçoivent des produits destinés aux utilisateurs.

 

Et aux dernières nouvelles, le 5 janvier 2015, Wit.ai a cédé aux sirènes de Facebook et a été rachetée. Alex Lebrun a déclaré "nous en sommes encore aux premiers pas" et que Facebook possède les « ressources » pour passer à l’étape suivante. Est-ce bien certain ? Peut-être ne restera-t'il pas longtemps et se lancera-t'il dans une nouvelle aventure un jour prochain ?

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31 octobre 2014 5 31 /10 /octobre /2014 22:07

J'ai rendu visite aujourd'hui à un des sous-traitants de mon entreprise, un plasturgiste situé près de Montereau sur Yonne, à la lisière de l'Ile de France. Cette situation fait qu'il combine une bonne proximité de nombreux grands clients avec les coûts relativement faibles d'un territoire rural. L'entreprise a été créée en 1966.

 

Elle possède un beau parc d'une dizaine de presses à injecter toute sorte de plastiques avec des puissances allant de 90 à 700 tonnes. Elle travaille beaucoup avec les grands parfumeurs et a aussi des produits propres tels que des futs pour les câbles de fibre optique. Il y a 5 employés et le chiffre d'affaires est d'environ 700 000 €. Aujourd'hui, une seule de ses machines était en fonctionnement et le dirigeant nous a confié que son entreprise n'avait jamais opéré en 3 x 8.

Clairement son parc machine est sous-utilisé, l'amortissement de ce parc s'effectue lentement sur de nombreuses années et l'entreprise n'a pas les ressources nécessaires pour s'équiper de nouvelles presses plus robotisées, plus puissantes, en un mot qui la rendraient plus compétitive.

 

Le dirigeant qui a 63 ans, souhaite se retirer et céder son entreprise, mais à qui ? Il nous a indiqué qu'il ne trouvait pas de repreneur. A l'évidence, les 5 employés qui travaillent près de lui depuis des années connaissent la situation. Ils voient bien que l'entreprise végète, face à la concurrence chinoise ou même tunisienne. On peut ainsi estimer qu'elle meurt à petit feu faute de croissance et de capacité d'investir. Même si ils en avaient la capacité, les employés n'ont aucune envie de reprendre. Ils voient aussi combien la vie de leur patron est difficile. Leur statut de salarié est incomparablement plus confortable.

 

En revenant de cette visite avec mon partenaire, un ancien mouliste qui, il y a 2 ans, a cédé l'entreprise qu'il a créée il y a quelques 30 ans, m'a dit qu'à plusieurs reprises, il avait informé ses employés de son intention de se retirer et de vendre son entreprise. Quelques employés ont montré une certaine velléité, qui n'a jamais été loin. Manifestement, comprenant bien l'engagement et le risque auxquels fait face tous les jours, le chef d'entreprise à la tête d'une PME les a fait reculer ; ils ont aussi du reculer devant les difficultés de financement. La cession s'est finalement effectuée auprès d'un autre chef d'entreprise.

 

Personnellement, l'entreprise de 15 employés que j'ai rachetée il y a 18 mois était à vendre depuis 2009, une fois le remboursement de la dette d'acquisition achevé par l'homme d'affaires qui en avait fait l'acquisition en 2004. Selon ce dernier, les premiers candidats acquéreurs ont été les cadres de l'entreprise. Mais leur projet n'a pas débouché car leurs ressources en capital étaient insuffisantes ce qui les amenait à contracter un emprunt dont le remboursement a été jugé très improbable par les banques.

 

Il est certain que, dans chaque cas, les employés étaient informés de la volonté de leur patron de céder leur entreprise. Pour diverses raisons, bien qu'informés, ils ne la rachètent pas.

 

Ce contexte doit se reproduire des centaines et des milliers de fois en France, où la non information des employés sur une cession éventuelle, n'est vraiment pas en cause.

 

Le gouvernement actuel constatant que de nombreuses entreprises disparaissent faute de solutions pour les transmettre, causant la perte annoncée de 26 000 emplois par an, a décidé de créer un nouveau droit d’information préalable des salariés en cas de cession de leur entreprise. Comme on l'a vu ci-dessus, il apparait que dans les PME, le patron informe typiquement ses employés de son intention de céder.

La nouvelle législation sur ce droit d'information est pour le moins inutile et ne traite pas les vrais problèmes. Il s'agit là d'un effet d'annonce de la part de personnes qui ne connaissent pas les PME et comment cela se passe en leur sein.

 

Comme l'indique bien le président de la CGPME : "C'est un cataplasme sur une jambe de bois. Il faut former le salarié à la reprise, trouver le financement, avoir la confiance des banques. Cela ne se fait pas en deux mois."

Et il parait que cette analyse gagne du terrain auprès du gouvernement et des députés qui ont voté la loi.

 

Est-il permis d'espérer que les vraies causes du manque de repreneurs finissent par s'imposer et conduire à de vrais solutions ?

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29 octobre 2014 3 29 /10 /octobre /2014 22:34

Il n'est un secret pour personne que la proportion de personnes agées dans la population augmente rapidement sous l'effet combiné d'une baisse de la natalité et d'une espérance de vie en croissance. Ce qui est aussi évident est que les personnes agées restent indépendantes de plus en plus longtemps et peuvent rester chez elles de plus en plus tard. En fait, contrairement à ce que racontent les Cassandres, la durée moyenne de dépendance avant le décès est de plus en plus courte ; comme il y a de plus en plus de personnes agées, ce facteur est cependant peu apparent.

 

De nombreux acteurs tentent de cibler ce marché en plein développement ! Il se scinde naturellement en deux : le marché des personnes indépendantes et celui des personnes dépendantes. Le premier est de loin le plus attractif ; les personnes dépendantes devant dépenser une large part de leurs ressources en assistance et frais médicaux, ont un revenu disponible bien plus faible après ces dépenses obligées.

 

Mais comment cibler ce premier marché ? il faut avant tout identifier les facteurs qui différencient les seniors : une perte d'autonomie plus ou moins accentuée, des activités nouvelles et souvent nombreuses satisfaisant des passions et des gouts qu'ils n'avaient pas le temps de pratiquer durant leur vie professionnelle, plus de disponibilité au service des autres — famille ou personnes en difficulté, perte de capacité de certains sens (vue, ouie, gout,...), difficultés d'apprentissage et d'adaptation aux nouveautés, notamment les technologies, etc.

 

La téléphonie mobile est un marché en évolution très rapide : après l'arrivée dans les années 90 de téléphones simples, limités à la fonction vocale, les smartphones ont surgi au début des années 2000 avec de nouvelles fonctions, l'accès à Internet, le téléchargement de fichiers, l'utilisation de programmes — les fameuses applications. Les premiers téléphones portables étaient facilement abordables par les seniors

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30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 21:25

ECM Technologies a levé 10 millions € en juin, pour se lancer vers de nouveaux développements avec l'aide des fonds d'investissement Siparex, BPIFrance (4,4 M€ chacun), Innovafonds et Capida.

Jusqu'à maintenant spécialisée dans la construction de fours industriels de traitement thermique, son dirigeant Laurent Pelissier souhaite poursuivre son développement en concevant et installant des usines clefs-en-main.

 

ECM Technologies est leader mondial dans le domaine de la cémentation basse pression, une technique qui permet de durcir fortement les aciers en surface et sur une profondeur déterminée. Son procédé breveté Infracarb® lancé en 1992, met en œuvre des injections alternées à haute température de gaz acétylène C2H2 et d'un gaz neutre l'azote, combinant des phases d'enrichissement en carbone et de diffusion. Le métal est ensuite refroidi par trempe à l'huile ou au gaz pour obtenir la dureté à cœur et en surface souhaitée.

Ce procédé de cémentation basse pression a pris la place de la cémentation traditionnelle sous atmosphère car il permet un bien meilleur contrôle de la qualité, des performances et des tolérances. De plus les rejets de CO2 et d’autres produits nocifs sont considérablement réduits.

75% des installations de cémentation basse pression dans le monde ont été fournies par ECM Technologies. Les principaux marchés sont l'automobile et l'aéronautique.

 

ECM Technologies est aussi présente dans les fours de cristallisation du silicium pour le photovoltaïque et vient de lancer une filiale, ECM Greentech, qui propose des usines clefs-en-main et intégrées de fabrication de panneaux solaires.

 

L'histoire d'ECM Technologies remonte à 1924 quand Ugine Aciers s'est lancée dans les fours à traitement thermique avec la création d'Ugine Infra devenue InfraFours en 1964 qui a développé le premier four sous vide, suivi dans les années 80, par les premiers essais de cémentation basse pression et de trempe à gaz. En parallèle, Physitherm créée en 1983, développe avec Photowatt un four pour réaliser des lingots polycristallins de silicium destinés aux panneaux solaires.

 

Philippe Pélissier, après la reprise de la société ECM spécialisée dans la fabrication de systèmes de positionnement et de soudage, rachète InfraFours en 1984 et Physitherm en 1992. En 1988, son fils Laurent, ingénieur de l'ECAM de Lyon, participe aux travaux de recherche sur la cémentation. Suite à des difficultés avec les autres membres de la famille, il quitte l'entreprise et revient en 2009 pour en prendre la direction.

 

Le développement international

 

La stratégie internationale de la société s'appuie sur des filiales de service à Kenosha (Wisconsin) créée en 1998, à Pékin en 2005, au Kazakhstan en 2013 et en Inde. L'ensemble des équipements est fabriqué à Grenoble et 90% des 60 millions € de chiffre d'affaires de 2013 est réalisé à l'exportation.

La croissance de l'activité est actuellement d'environ 20% par an ! Les relais de croissance sont recherchés dans l'ingéniérie des fabriques de panneaux solaires, ce qui semble une bonne voie de croissance à moyen terme, un domaine où la société parait avoir développé un savoir-faire remarquable.

Comme pour beaucoup de belles histoires d'entreprise, j'invite mes lecteurs à suivre cette ETI pleine de potentiel et semble t'il dans de bonnes mains avec le père et le fils Pélissier.

 

 

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28 septembre 2014 7 28 /09 /septembre /2014 21:35

Une sorte de frénésie se développe de plus en plus pour soutenir la création d'entreprise en France. Comme si le fait de créer allait générer des emplois en grand nombre et compenser la disparition des entreprises en difficulté, les PME notamment qui se heurtent au plafond de verre des charges, des financements, de la complexité du code du travail, des seuils qui alourdissent leur gestion au fur et à mesure qu'elles grandissent.

 

A l'évidence, ces start-ups que l'on dorlotte, que l'on aide de multiples façons, seront confrontées aux mêmes difficultés, si elles réussissent à passer les premières étapes de la création, de l'amorçage, du financement, du développement commercial ...

 

L'une des dernières initiatives de ce type : Lyon start-up, vient d'être mise en place par la Fondation de l'Université de Lyon. C'est un merveilleux exemple de PPP (partenariat public privé) où l'on retrouve comme fondateurs : Sanofi et Solvay (anciennement Rhodia, bien ancrée dans le tissu industriel lyonnais) et ... la Caisse de Dépôts, c'est-à-dire le bras financier de l'Etat.

 

Cela a démarré cet été avec un concours qui a sélectionné 100 projets sur 210 candidats ! A la clef, il y a une formation à l'entrepreneuriat dispensée par l'EMLyon, des sessions de pitch pour apprendre à convaincre sur la justesse du projet, les conseils d'un mentor et des journées réseau pour rencontrer des incubateurs, des entreprises (futurs clients ?) et des investisseurs (business angels, fonds d'amorçage comme Breega capital (*) qui a levé 30 M€ en 2013). Et aussi 100 000 € de prix à partager.

 

Ce dispositif vise d'abord les porteurs de projets qui cherchent à faire grandir leur idée.

 

On notera que l'EMLyon, en collaborant à ce programme par la formation, par son incubateur et son espace de co working, renforce une fois de plus son positionnement d'expert de l'entrepreneuriat dans la région. Parmi les investisseurs, on notera les clubs INSA Angels, Harvard Angels et des plate-formes de crowdfunding : Wiseed, Anaxago.

Et puis, il y a un grand partenaire : INSAVALOR qui est la filiale de Recherche & Développement, Valorisation et Formation Continue de l’INSA de Lyon. Cette structure réalise un chiffre d'affaires de 18 M€ par an, combinant 1000 contrats industriels de recherche et 450 actions de formation continue – contrairement à la plupart des Écoles qui distinguent le chiffre d'affaires en contrats industriels et celui de la formation continue, l'INSA mélange les deux, ce qui rend toute comparaison impossible.

 

La rentrée a eu lieu le 10 septembre avec 36% de salariés, 27% de demandeurs d’emploi, 18% d’étudiants et 11% de chefs d’entreprise. Le programme se déroule jusqu'en avril 2015 et sélectionnera 4 lauréats seulement (3 idées de création et une entreprise agée de 18 mois)

 

Donc rendez-vous en avril 2015 pour suivre les lauréats, qui espérons-le, seront sur une belle rampe de lancement pour grandir bien vite, avec l'aide d'une si belle brochette de parrains.

 

* Breega Capital est un fonds similaire à Jaina, Newfund, Elaia Partners, Isaï ou Kima Ventures, dont les souscripteurs sont de gros business angels, souvent des personnalités qui ont eu un parcours de haut niveau à la tête d'entreprises comme Jacques Veyrat, Serge Schoen, Serge Tchuruk, Michel Combes, Gabrielle Gauthey, Charles-Henri Filippi.

Pour mémoire les souscripteurs traditionnels des fonds de capital risque – les banques et assureurs, se sont retirés progressivement, poussés par les nouvelles règlementations Solvabilité II et Bâle III infligés par le comité de Bâle avec la bénédiction des Etats pour diminuer les risques. Maintenant grâce à ces règlementations sympathiques qui les pénalisent si elles investissent dans des actifs dits risqués, banques et assureurs n'achètent plus que des emprunts d'Etat et des valeurs de grandes entreprises. Heureusement, les personnes physiques prennent le relai via cette nouvelle forme de fonds d'investissement, pour financer ceux qui portent la croissance et les emplois de demain.

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